Qu'est-ce que le cancer colorectal ?
Le cancer colorectal (CCR) est une tumeur maligne qui se développe au niveau du colon (gros intestin) ou du rectum.
L'incidence du cancer colorectal (CCR) en France est de plus de 36 000 nouveaux cas par an.
Quels sont les facteurs de risque ?
Le facteur de risque principal est la présence de polypes. Les polypes sont des excroissances qui apparaissent à l’intérieur du colon et du rectum et sont susceptibles de se transformer en tumeurs cancéreuses. Certaines personnes présentent plusieurs polypes localisées sur le colon et rectum – polypose. La polypose colorectale peut de développer dans le cadre des certaines maladies héréditaires (polypose colorectale familiale, syndrome Peutz-Jeghers, syndrome Gardner, etc...)
Les facteurs de risques pour les polypes :
- âge supérieur à 50 ans
- le tabagisme et la consommation d'alcool (les personnes qui fument et boivent de l'alcool sont exposées à un risque 4 fois plus élevé que la moyenne)
- alimentation à forte teneur en viande, en graisses et en protéines
- antécédents de colite ulcéreuse ou de maladie de Crohn
- antécédents familiaux de polypes, de cancer du colon ou de cancer des organes reproducteurs chez la femme (cancer de l'ovaire, de l'endomètre ou du sein)
Quels sont les symptômes ?
Malheureusement il n’y a pas des symptômes caractéristiques pour le CCR. De plus, le CCR reste souvent asymptomatique tant que le stade de la maladie n’est pas avancé.
Cependant, dans certains cas il y a des symptomes qui peuvent signaler la présence du CCR :
- Hémorragie/anémie : La plupart des polypes et des CCR provoquent une hémorragie lente. Le sang se retrouve dans les selles mais il est souvent invisible. Habituellement l’effet des saignements se font sentir par une fatigue physique importante et une pâleur, les signes de l’anémie ferriprive (carence en fer).
- Troubles du transit intestinal (transit intestinal irrégulier ou une alternance constipation / diarrhée) : Dans certains cas le premier symptôme du CCR est l’occlusion.
- Perte de poids
- La douleur est un symptome tardif, et signifie soit un stade avancé de la maladie (envahissement d'un autre organe), soit une complication (occlusion, perforation).
Comment peut-on le diagnostiquer ?
Grâce à :
- La recherche de sang dans les selles : L’interprétation du résultat est réservée au médecin, car un test positif ne signifie pas automatiquement que il y a un CCR.
- La coloscopie : l’exploration visuelle du rectum et du colon par l’intermédiaire d’un endoscope (tube souple composé de fibres optiques). L’examen permet l’observation, la biopsie (prélèvement d’un échantillon du tissue) et l’ablation des polypes.
- Le scanner : est utilisé pour le bilan d’extension (métastases hépatiques et pulmonaires, ganglions lymphatiques) du CCR.
- L'IRM (Imagerie par Résonance Magnétique nucléaire) : est utilisé pour l’étude des tumeurs du rectum.
- Echo-endoscopie : est un examen réservé pour l’étude des tumeurs rectales pour visualiser l’envahissement pariétal de la tumeur et les adénopathies (augmentation de la taille d'un ganglion) péri-rectales.
Traitement du cancer colorectal
Il y a 3 types de traitement possible : la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie
- Stade 1 et 2 : Chirurgie, Pour en savoir plus, cliquez ici
- Stade 3 : chirurgie associée à la chimiothérapie et/ou la radiothérapie
- Stade 4 (métastases) : la chimiothérapie est le traitement principal. L'intervention chirurgicale et/ou la radiothérapie sont à juger selon les particularités de chaque patient.
Le type de l'intervention chirurgicale varie selon la localisation de la tumeur et du stade du cancer :
- Cancer du colon droit : l'intervention standard est la colectomie droite, avec rétablissement de la continuité par anastomose iléo-colique
- Cancer du colon transverse : l'intervention la plus fréquente est la colectomie subtotale avec rétablissement de la continuité par anastomose iléo-colique
- Cancer du colon descendant : selon les conditions locales, il y a 2 possibilités : soit colectomie subtotale/totale avec anastomose iléo-colique/rectale, soit colectomie gauche avec anastomose colorectale
- Cancer du colon sigmoïde et du rectum (haut et moyen rectum) : résection recto-sigmoïdienne avec anastomose colorectale. En urgence, pour les patients graves, une colectomie de type Hartmann avec colostomie terminale peut être pratiquée
- Cancer du bas rectum : résection recto-sigmoïdienne avec anastomose colorectale basse ou anastomose colo-anale
- Cancer du bas rectum avec envahissement du shpincter anal : amputation abdomino-prinéale avec colostomie terminale définitive.
Toutes ces interventions décrites peuvent être pratiquées par chirurgie ouverte ou par coelioscopie.
Pour certains patients, le rétablissement de la continuité digestive (l'anastomose) est impossible et fragile, et donc une colostomie ou une iléostomie (anus artificiel) temporaire sera indiquée.
La période post-pératoire
On peut diviser la période post-opératoire en 3 intervalles :
La période post-opératoire immédiate (J+1 à J+10)
Le patient est hospitalisé (soit dans le service de chirurgie soit dans le service de soins intensifs selon le type d'opération et du patient (maladies associées, état général, intervention en urgence etc.)) et est attentivement surveillé : surveillance de la tension artérielle, pulsations, ECG, le niveau de l’oxygénation du sang (oxymétrie), diurèse, température, constantes biologiques etc...
Les antibiotiques sont administrés selon les particularités de chaque patient. La prophylaxie de la maladie thromboembolique est pratiquée pour tous les patients.
Selon le type de l’intervention, une sonde gastrique peut être mise en place et gardée pour quelques jours.
L’alimentation commence après la reprise du transit pour les gaz. Les premiers repas consistent en bouillon de légumes, yaourt et compote, ensuite on augmente l’alimentation avec de purées de légumes, fromage blanc et viande blanche. Après le transit complètement rétabli et la tolérance digestive bonne, le repas redevient normal.
La période post-opératoire intermédiare (J+11 à J+30)
Le patient est souvent sorti de la clinique ou transféré dans un service de soins de suites et récupération (convalescence).
Le patient a récupéré sa tolérance digestive et a une alimentation normale. Il commence à récupérer ses capacités physiques. Selon le type d’opération et les co-morbidités, la surveillance de certains paramètres peut être nécessaire.
La période post-opératoire tardive (à partir de J+31)
Le patient a complètement récupéré ses capacités physiques. Il a une alimentation et une vie normale.
Selon le type, le stade et la localisation du CCR, un traitement adjuvant (chimiothérapie, radiothérapie) peut être nécessaire.
Tous les patients ayant subi une intervention pour CCR sont suivis.
La surveillance après une opération pour CCR est assurée conjointement avec les confrères oncologues et gastro-entérologues. Des examens périodiques sont nécessaires (bilan sanguin, marqueurs tumoraux, scanner, coloscopie) selon les particularités de chaque patient.